L’image ci-dessus, tirée du site Pinterest, pourrait donner une idée assez proche de ce à quoi ressemble le nain forgeron Landry… En tout cas, dans le passage ci-dessous, Karl et ses amis le croisent pour la première fois de leurs aventures, lors de leur exploration des Stones. Ils parcourent ces montagnes proches de la ville de Vélom de long en large, dans l’espoir d’y trouver des informations sur l’objectif de leur quête: la Sanctuaire d’Aninis. Bon voyage !
Au petit matin, Agnès, Achille et Karl quittèrent Vélom pour s’aventurer au sud d’Éphade. Les sacs pleins, ils se sentaient armés pour se frayer un chemin jusqu’au Sanctuaire d’Aninis.
Des grottes et des tunnels naturels formaient un véritable labyrinthe au cœur même des Stones. Après une heure de marche, Karl et ses compagnons arrivèrent devant trois entrées distinctes. La première semblait s’engouffrer dans les entrailles de la montagne, vers l’ouest, alors que la deuxième formait une sorte de tunnel entre les hautes et les basses Stones. La dernière, plus en retrait sur la droite, transperçait la partie orientale des Stones, de bas en haut, pour sans doute déboucher ensuite sur l’océan. Indécis, Karl jeta un œil à ses camarades qui se contentèrent de hausser les épaules avec indifférence. Le jeune souverain ne pouvait donc s’en remettre qu’à lui pour choisir la voie à emprunter. Comme la veille, il faisait très chaud sur Éphade et les nuages restaient rares. Karl se dit que, du haut des Stones, on pouvait non seulement jouir d’une belle vue sur l’océan, mais aussi peut-être profiter d’un peu d’air marin pour se rafraîchir. La troisième galerie, qui semblait la plus appropriée pour prendre de l’altitude, obtint donc les faveurs du jeune souverain qui encouragea ses compagnons à l’y suivre.
Alors qu’ils s’enfonçaient dans la grotte, un bruit familier parvint à leurs oreilles : celui d’un marteau sur une enclume. Ils étaient probablement arrivés dans une forge ou quelque chose de ce type. Dans la pénombre, le roi de Kagas aperçut un petit homme qui frappait sur une épée avec acharnement. Sa silhouette lui rappela celle de Landry, un de ses vieux amis. En s’approchant, le souverain constata que c’était bien lui. Quand le nain vit entrer Karl dans sa tanière, il le gratifia d’un grand sourire et lui lança :
« Surpris de me trouver ici, pas vrai ? Moi, j’attendais presque ta visite. En effet, j’ai appris que tu venais d’arriver sur Éphade hier. Cela ne fait pas longtemps que j’ai installé un atelier dans les Stones, mais je possède déjà des informateurs à Vélom ! Je suis persuadé que nos retrouvailles peuvent s’avérer fructueuses. Tu ne partages pas cet avis ? »
Pour seule réponse, Karl serra la main du forgeron, prêt à faire affaire avec lui. Landry était isolé dans son île et ce fut en explorant celle-ci que Karl rencontra le talentueux nain pour la première fois, quelques années plus tôt. C’était un petit homme à la barbe et aux cheveux noirs, avec un visage dont les traits d’une certaine dureté contrastaient avec son caractère avenant. Ses services restaient chers, mais il savait rendre les armes particulièrement puissantes grâce à une magie ancestrale qu’il avait héritée de son peuple. S’il s’était aventuré sur Éphade, c’était sûrement parce qu’il recherchait de nouveaux marchés. L’Ile d’Aninis représentait une contrée de chasseurs, dont les besoins en armes demeuraient réguliers. C’était sans doute ce qui avait amené Landry jusque dans les Stones, à proximité de la capitale. Sa retraite, tout en restant accessible, lui permettait de taper sur son enclume aussi fort qu’il le souhaitait sans occasionner la moindre gêne. Par le passé, on l’avait accusé de nuisances sonores. En effet, des habitants s’étaient déjà plaints du vacarme de sa forge et, depuis, Landry recherchait les coins les plus reculés pour s’adonner à son art. Dans cette grotte non loin de la côte, le nain avait rapidement investi la cavité rocheuse à l’aide de quelques peaux de bêtes, de meubles en bois et de sa fameuse enclume. Sa nouvelle habitation lui convenait à merveille. D’un air amusé, Karl présenta ce curieux individu à ses compagnons de route avant de lui confier son épée.